Вручение 2011 г.

Страна: Франция Место проведения: город Париж Дата проведения: 2011 г.

Лучший французский роман

Лауреат
Матье Линдон 0.0
En vérité, la proximité la plus grande que j'ai eue fut avec Michel Foucault et mon père n'y était pour rien. Je l'ai connu six ans durant, jusqu'à sa mort, intensément, et j'ai vécu une petite année dans son appartement. Je vois aujourd'hui cette période comme celle qui a changé ma vie, l'embranchement par lequel j'ai quitté un destin qui m'amenait dans le précipice. Je suis reconnaissant dans le vague à Michel, je ne sais pas exactement de quoi, d'une vie meilleure. La reconnaissance est un sentiment trop doux à porter : il faut s'en débarrasser et un livre est le seul moyen honorable, le seul compromettant. Quelle que soit la valeur particulière de plusieurs protagonistes de mon histoire, c'est la même chose pour chacun dans toute civilisation : l'amour qu'un père fait peser sur son fils, le fils doit attendre que quelqu'un ait le pouvoir de le lui montrer autrement pour qu'il puisse enfin saisir en quoi il consistait. Il faut du temps pour comprendre ce qu'aimer veut dire.

Лучший зарубежный роман

Лауреат
David Grossman 3.7
ONE OF THE BEST BOOKS OF THE YEAR: The Christian Science Monitor, The Economist, The New Republic, The New Yorker, The Washington Post, and The Pittsburgh Post Gazette

A NEW YORK TIMES NOTABLE BOOK

Just before his release from service in the Israeli army, Ora’s son Ofer is sent back to the front for a major offensive. In a fit of preemptive grief and magical thinking, so that no bad news can reach her, Ora sets out on an epic hike in the Galilee. She is joined by an unlikely companion—Avram, a former friend and lover with a troubled past—and as they sleep out in the hills, Ora begins to conjure her son. Ofer’s story, as told by Ora, becomes a surprising balm both for her and for Avram—and a mother’s powerful meditation on war and family.

Лучшее эссе

Лауреат
Sylvain Tesson 4.2
«Assez tôt, j’ai compris que je n’allais pas pouvoir faire grand-chose pour changer le monde. Je me suis alors promis de m’installer quelque temps, seul, dans une cabane. Dans les forêts de Sibérie. J’ai acquis une isba de bois, loin de tout, sur les bords du lac Baïkal. Là, pendant six mois, à cinq jours de marche du premier village, perdu dans une nature démesurée, j’ai tâché de vivre dans la lenteur et la simplicité. Je crois y être parvenu. Deux chiens, un poêle à bois, une fenêtre ouverte sur un lac suffisent à l'existence. Et si la liberté consistait à posséder le temps ? Et si la richesse revenait à disposer de solitude, d'espace et de silence - toutes choses dont manqueront les générations futures ? Tant qu’il y aura des cabanes au fond des bois, rien ne sera tout à fait perdu.»