L’auteur fonde son analyse de l’idéologie impériale byzantine sur un double refus : d’une part, celui de la distinction des sphères respectives du temporel et du spirituel ; d’autre part, celui de la conception historiographique traditionnelle selon laquelle la confusion de ces deux sphères aurait caractérisé depuis toujours, au contraire de l’Occident, l’aire culturelle orientale du monde chrétien. Raisonnant en termes de pouvoir, non d’institution, il entend scruter dans la documentation “ les multiples résonances du concept de roi-prêtre, qui postule une unité ” (p. 19), afin de “ désigner Byzance comme le lieu où ont été forgées, expérimentées et critiquées la plupart des formules qui furent plus tard remployées dans l’Occident médiéval et moderne, où elles n’eurent ni la même plénitude de sens ni surtout la même justification ” (p. 26).
La première partie (“ Les principes ”) montre que la succession impériale (chap. I) est marquée par l’ambiguïté et que le rituel du couronnement (chap. II) ne fournit pas une définition claire de la royauté sacrée. En fait, c’est la procession conduisant l’empereur du Palais à l’église Sainte-Sophie qui constitue le cérémonial-clef pour accéder à la véritable nature du pouvoir impérial (chap. III).
Afin de démentir “ l’illusion de fixité ” (p. 23), la seconde partie (“ Les empereurs ”) s’arrête d’abord sur la figure incontournable de Constantin le Grand (chap. IV), à la sainteté “ si problématique et équivoque ” (p. 168), puis sur l’époque de l’iconoclasme (730-843) marquant une véritable rupture (chap. V), enfin sur les premiers empereurs macédoniens Basile Ier, Léon VI, Constantin VII (chap. VI) avec lesquels, entre 867 et 959, on peut désormais parler d’une “ religion des empereurs ” (p. 220).
La troisième partie (“ Les clercs ”) focalise d’abord sur les VIIIe-XIe siècles (chap. VII), en montrant la prégnance du modèle romain, avant d’aborder les XIIe-XVe siècles (chap. VIII) et la construction, par les canonistes et les liturgistes, d’une théorie fondée sur l’onction. Au terme du chemin, le dernier chapitre (“ Le “césaropapisme” et la théorie des “deux pouvoirs” ”) peut relever le défi annoncé en ouverture : démonter une autre construction, séculaire, celle de la tradition historiographique.
L’auteur fonde son analyse de l’idéologie impériale byzantine sur un double refus : d’une part, celui de la distinction des sphères respectives du temporel et du spirituel ;…
Комментарии
Только научные труды?
не только, есть еще роман о Византии 9 в., мой ))
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